Tout le monde connaît le roi Arthur, preux chevalier et roi de Bretagne accompagné de Merlin l’enchanteur ainsi que les chevaliers de la Table Ronde. Mais la légende arthurienne est-elle seulement une histoire ou bien le personnage a t-il vraiment existé ?
D’où vient cette légende ? On pense tout de suite à Chrétien de Troyes, fondateur de la littérature arthurienne et l’un des premiers auteurs de romans chevaleresques. Il écrit Lancelot ou le Chevalier de la charrette, Yvain ou le chevalier au lion et Perceval ou le conte du Graal. Il s’inspire dans la tradition celtique et dans les légendes bretonnes qui ont été retranscrites par l’évêque Geoffroy de Monmouth dans son Historia Regum Britanniae. De plus, il y a une multitude d’adaptation littéraire à cette époque qui continue encore jusqu’à nos jours.
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Le roi Arthur est le fils de la duchesse Ygerne de Cornouaille et d’Uther Pendragon, roi de Bretagne. Ygerne est mariée au duc de Cornouailles lorsqu’Uther tombe amoureuse d’elle. Ce dernier demande de l’aide à Merlin l’enchanteur qui va lui donner l’apparence du duc de Cornouaille pour qu’il puisse atteindre Ygerne, refugiée à Tintagel. Merlin demande en échange que l’enfant né de cette union lui soit confié. L’enfant naît à Tintagel et comme promis, il sera donné à Merlin. Merlin confie le jeune Arthur à un chevalier sans révéler les origines de l’enfant. Dans cette famille, Arthur apprend le maniement des armes et devient écuyer.
Lorsqu’Uther Pendragon meurt, il n’y a pas d’héritier au trône. Merlin va donc ensorceler un rocher en y plaçant une épée dedans avec une inscription gravée : « seul le roi légitime de Bretagne pourra dégager l’épée de ce bloc de pierre » pour légitimer Arthur. Arthur réussit à enlever cette épée de ce rocher, plus tard il acquiert Excalibur par la Dame du Lac. Les hommes font donc allégeance au nouveau roi des Bretons, Arthur Pendragon. Ce dernier prend Merlin comme conseiller et va devoir faire face aux rebellions de certains seigneurs. Le roi Arthur se marie avec la belle Guenièvre, fille du roi Léodagan de Carmélide. Le père de Guenièvre lui offre comme cadeau de mariage la Table Ronde. Cette table accueille les chevaliers du roi Arthur à Camelot, comme Lancelot ou encore Gauvain. Ses chevaliers sont envoyés partout en Bretagne pour accomplir des prouesses et des exploits. Ainsi qu’une quête, celle du Graal, étant une coupe sacrée qui a le pouvoir de guérir et d’apporter la prospérité.
La Table Ronde dans Kaamelott
Mais la fin du règne du roi Arthur n’est pas prospère. Il y a plusieurs versions de sa fin comme celle où Guenièvre s’enfuit avec Lancelot et s’ensuit une guerre civile. Ou la version où Mordred, un jeune homme conçu d’une relation incestueuse entre le roi Arthur et sa demi-sœur Morgane, s’empare de la couronne pendant que le Roi Arthur fait la guerre. Dans tous les cas, Le roi Arthur est mort durant un combat contre son fils qu’il tue. Blessé mortellement, il est amené à Avalon, une île sacrée celte pour se soigner. Ou bien il dort dans une grotte en attendant son réveil. Ainsi il reviendra pour défendre les Bretons contre un futur ennemi.
Grotte de Merlin à Tintagel
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Avant de vous présenter des sites archéologiques associés à la légende du roi Arthur, il faut tout d’abord contextualiser. En effet, il faut tout de suite oublier les châteaux en pierre et les chevaliers en armure. Nous sommes au Vème siècle avant J.-C. en Bretagne (Angleterre et Pays de Galles aujourd’hui) et non pas au Moyen Âge. S’il y a des châteaux ou plutôt un grand habitat de chef, ils sont en bois. Tandis que les romains abandonnent cette région, les anglo-saxons vont tenter de la conquérir. On peut remarquer l’avancée des anglo-saxons en Bretagne à travers le mobilier funéraire dans les tombes. Cette avancée commence sur les côtes sud-est puis s’arrête. Pourquoi ? On peut penser à des peuples celtes réunis sous un chef de guerre pour repousser ces envahisseurs. Serait-ce ce fameux Arthur, roi des Bretons ?
Le roi Arthur est-il vraiment né à Tintagel ? En 1930, des fouilles sont entreprises près des ruines d’un château médiéval datant du XIIème siècle. On y découvre de nombreux tessons de céramique, les fondations d’un monastère d’après l’archéologue Raleigh Radford, un port et un fossé défensif. Ces découvertes datent du Vème siècle avant J.-C. L’archéologue Radford conclut à un centre économique par ses échanges commerciaux avec la Méditerranée. Une personne importante à cette époque y a sans doute habité ou séjourné. De plus, ce site a un aspect défensif avec son fossé et sa situation sur un promontoire rocheux. En 1998, des fouilles archéologiques révèlent un fragment d’ardoise, appelé « la pierre d’Arthur ». Les inscriptions sont en latin et dans une des deux inscriptions est mentionné « Artognov », pouvant être interpréter comme « Arthur ». D’après les fouilles archéologiques, Tintagel serait donc un important centre d’échange mais on ne peut pas affirmer que ce soit le lieu de naissance du roi Arthur.
Reconstitution de la fortification de Cadbury Hill
Les archéologues ont aussi tenté de rechercher Camelot et la Table Ronde. Camelot est la demeure principale du roi Arthur et elle pourrait se trouver à Cadbury Hill. Des fouilles ont été mené et ont démontré un oppidum, c’est-à-dire une colline fortifié. C’est un terrain de sept hectares entouré d’une importante fortification en bois.
King’s Knot
On peut penser que la Table Ronde est tout simplement une métaphore du foyer central dans un habitat du Vème siècle avant J.-C. Et où les personnes s’y installaient autour en cercle. Tandis qu’un site écossais pourrait peut être détenir la réponse de la présence de la Table Ronde. Ce site est une structure nommée King’s Knot (« nœud du roi »). C’est un monticule de terre situé près du château de Stirling. Sous la direction du Dr Richard Jones de l’Université de Glasgow, une équipe d’archéologue a entrepris des analyses géophysiques en septembre pour apporter des réponses.
Finalement, où se trouve le corps du roi Arthur ? Les historiens et archéologues on recherché Avalon sur les côtes sud-ouest de l’Angleterre. Aucune île n’a d’intérêt sauf l’île de Bardsey, qui signifie dans la langue des vikings « l’île des Bardes ». Des personnes pensent aussi que l’île d’Avalon n’est pas une île mais une colline près de Cadbury Hill, dans une zone inondable. Ainsi, pour atteindre cette colline quand l’eau montait à cette époque, il fallait prendre une barque. Il y a aussi l’abbaye de Glastonbury qui était situé avant sur une île, car des archéologues ont mis au jour des sites lacustres datant de l’Âge du Fer. Des moines ont découverts une tombe au XIIème siècle où se tenaient deux corps, celle d’une femme et d’un homme dont le crâne est endommagé. Les corps sont accompagnés d’une croix en fer avec comme inscription : « Hic jacet sepultus inclutvs Rex Arturius in insulis Avalonia cum Wenneveria uxore cum sua secunda in insula Avallonia » (« Ci-git le fameux Roi Arthur enseveli avec sa seconde épouse Wenneveria dans l’île d’Avalon »). Malheureusement, l’abbaye est ravagé sous Henri VIII et la tombe a disparu. Il ne reste plus qu’un écriteau qui rappelle que le Roi Arthur a été enterré ici. On ne peut pas savoir si c’est seulement une histoire inventée par les moines ou la vérité…
Ainsi, la légende arthurienne est ancrée dans un contexte historique médiéval alors que le personnage a existé pendant l’Âge du Fer, au Vème siècle avant J.-C. Ce personnage a inspiré de nombreuses personnes dont Chrétien de Troyes afin de louer les prouesses et les quêtes chevaleresques. Derrière cette légende, il y a t-il vraiment une personne ? Serait-ce un chef de guerre héroïque qui a su repousser les anglo-saxons, ou bien un roi celte nommé Arthur ? L’archéologie peut nous faire croire et illustrer des légendes et des mythes mais elle n’assure pas leur véracité.
~ Petit bonus de culture générale pour ceux qui sont toujours là !
Henri VII dans The White Queen
Saviez-vous que le dernier roi à parler breton à sa cour n’est autre qu’Henri VII, roi d’Angleterre à la fin du XVème siècle ? Il a passé ses 14 années d’exil en Bretagne avant de prendre le trône d’Angleterre et il a appelé son premier fils Arthur… (coïncidence ?) ~
Sources principales
- « La légende du roi Arthur », Exposition virtuelle sur le site de la Bibliothèque Nationale de France, exposition consacré à la légende du roi Arthur au Moyen Âge
- Cedric E. PICKFORD, « ARTHURIEN CYCLE », Encyclopædia Universalis [en ligne]
- F. BOUCHE, B. DUROI, J. HESPEL, « Sites archéologiques », La légende arthurienne [en ligne]
- Documentaire télévisé Histoire : « Roi Arthur : L’archéologie dévoile enfin la vérité derrière le mythe »
- Jann LASSALLE, « Un site écossais pourrait détenir la clé de la légende du Roi Arthur », Les Découvertes Archéologiques [en ligne]
Audrey
Mythes et Légendes associés à l'Archéologie 
C’est pas faux 😉
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